Progres de l'hypnose contemporaineby Gérard V. Sunnen, M.D.Ce centenaire de l'hypnose se traduit par des avancées inégales dans plusieurs domaines. Sur le plan théorique, de nombreuses questions ayant trait à sa nature même restent en suspens ou, plus précisément, s'enrichissent face à une panoplie de découvertes neuro-biologiques et de concepts philosophiques. Sur le plan clinique, l'hypnose abandonne ses associations avec le paranormal et se médicalise. Elle développe non seulement une affinité et une intégration avec de nombreux aspects de la pratique psychothérapique, mais se voit adaptée au traitement d'un nombre croissant de problèmes médicaux, tant dans le milieu hospitalier qu'au dispensaire. Il est courant, en médecine, d'utiliser un médicament efficace sans en connaître son fonctionnement précis, pour ne l'élucider qu'ultérieurement. Le dilemmie est semblable pour l'hypnose où nous attendons impatiemment une percée théorique substantielle. Les recherches se poursuivent pour trouver un état de l'organisme qui pourrait caractériser l'hypnose aux niveaux psychologique, psychosensoriel, cognitif, subjectif, etc. Nous invoquons des états modifiés, spéciaux ou altérés de la conscience, sans trop savoir comment différencier un état d'un autre, ni pouvoir encore répertorier le spectre des états possibles. A quel moment un "état normal" de la conscience devient-il un état modifié de la conscience? Et quelles sont les modifications qui sont particulières à l'hypnose? Plus fondamental est le problème de la conscience elle-même, non pas de ses expressions, c'est-à-dire les sensations, la pensée voire la personnalité ou même la conscience d'être conscient, mais de sa nature primordiale. Est-il possible, comme le proclament certains anciens textes mystiques, d'isoler la conscience, de distiller son essence, de l'extraire comme une flamme démunie d'ombres ou de reflets? D'autre part, la conscience pourrait-t-elle s'élaborer d'un amalgame ou d'une confluence dynamique de facultés multiples appartenant strictement au domaine psychologique? Au-delà de la gymnastique sémantique que nous exerçons pour réconcilier esprit et corps, la conscience d'une part et la matière du système nerveux de l'autre, le problème de l'état de conscience "normal" est tout aussi furtif et tout aussi frustrant, vu que nous la possédons tous intégralement, sans vraiment en connaître sa nature définitive. Pour certains, les phénomènes observables en état d'hypnose peuvent s'expliquer dans leur totalité par le biais de la suggestibilité sans avoir à invoquer la notion de la transe proprement dite. Pourtant, l'existence de l'une n'exclut pas l'autre. Le processus de la suggestion entraîne des événements intra-psychiques, qui, eux, s'accompagnent d'une modification parallèle neurophysiologique. Il faut toutefois exercer une certaine prudence en invoquant l'importance de la suggestibilité en tant que principe clef de l'hypnose, car elle s'accompagne toujours de connotations légèrement péjoratives ayant trait à l'implication de l'importance des rapports de force interpersonnels, voire à la crédulité du sujet. A la notion de suggestibilité, on peut préférer celle d'imagination, qui évoque la possibilité d'ouverture à la richesse associative de l'esprit. L'aspect de l'imagination le plus important dans le domaine de l'hypnose médicale est l'imagerie affective. Les patients qui démontrent une capacité, par la voie de l'imagerie, de puiser dans leur expérience émotionnelle, sont ceux qui pourront le mieux bénéficier d'une exploration hypnothérapeutique. La suggestion thérapeutique, lorsqu'elle est efficace, se propage, sous l'impulsion de l'imagination, au-delà des impressions sensorielles pour impliquer les courants affectifs, pénétrant ainsi les interfaces/liaison reliant corps et esprit. Si la transe profonde permet de donner une expression plus libre aux capacités associatives et au potentiel de l'imagerie émotionnelle, elle se caractérise aussi souvent par une altération subjective de l'image psycho-corporelle. Cet aspect de l'expérience hypnotique qui manque toujours d'un vocabulaire descriptif précis, représente sûrement une source riche en informations, capable d'aider à la compréhension des métamorphoses de la conscience humaine. La transe hypnotique est-elle ressentie semblableinent par tous ceux qui en font l'expérience? Estelle dans ce sens archétypale? Est-elle universellement ressentie, tout en étant individuellement déterminée? Dans une expérience décrite par Aaronson, cinq sujets amenés dans un état hypnotique comparable, d'après une échelle conventionnelle, reçurent la consigne de laisser libre cours au déroulement de leurs expériences personnelles pendant une demiheure. Un sujet s'est endormi; un autre s'est plongé dans des associations libres accélérées, un troisième a eu l'expérience d'images hypnagogiques intenses, tandis que les deux derniers ont rapporté, pour l'un, un dédoublement du schéma corporel, pour l'autre, une perception amplifiée de son mode sensoriel interne. On constate donc que l'état de transe hypnotique est perçu différemment selon l'individu, et que, dans la pratique clinique, le même patient pourra communiquer des expériences différentes suivant leur timing et leur contexte. Il serait donc peut-être préférable de parler non pas de l'hypnose mais des hypnoses. Toutefois, même si un sujet a une tendance à vivre ses transes hypnotiques d'une manière généralement cohérente, il est possible, par l'intermédiaire de la relation thérapeute-patient, d'encourager certains de ses qualités ou attributs pour privilégier son efficacité thérapeutique. Il paraît aujourd'hui établi que le contexte peut influencer l'expression des manifestations subjectives de l'hypnose et que la méthode même d'induction exerce une influence déterminante dans le déroulement de la séance. Un aspect de l'hypnose qui la différencie des autres états de transe se rapporte à l'existence, dans son giron même, d'une relation interpersonnelle patient/thérapeute. Cette dernière servira de point d'attache, assurant une cohésion plus ou moins forte: dans le cas où la relation patient/thérapeute est fortement structurée, le lien relationnel aura une fonction sécurisante pour le patient. Par contre, un lien plus ouvert pourra favoriser une certaine liberté de mouvement psychologique et une exploration intérieure plus souple. A la fin du siècle dernier, lorsque les méthodes d'induction découlaient encore d'une conception donnant à la volonté et à l'énergie biologique de l'hypnotiseur un rôle principal, la transe se manifestait par un summum de passivité, ne permettant ainsi qu'un minimum d'options thérapeutiques. Telle était la définition verbale ou non verbale de la transe qui s'infasait subtilement dans toutes ses expressions. Ainsi est-il propice, en situation clinique, de pouvoir dialoguer avec le patient, préalablement à l'induction hypnotique, afin de privilégier les conceptions de la transe aptes à encourager le travail thérapeutique. La transe "moderne" aura tendance à laisser au patient une grande latitude dans la direction de son expérience et dans le choix des options thérapeutiques à suivre, ayant pour résultat le renforcement du Moi par l'intermédiaire de la maîtrise de la transe elle-même. De plus en plus utilisée en clinique en vue d'encourager la participation active du patient envers son traitement, l'auto-hypnose propose une autonomie plus ample que celle retrouvée dans l'hypnose relationnelle. La direction de l'expérience se fera par l'intermédiaire d'une directive intra-psychique, soit pour renforcer des suggestions thérapeutiques, soit, dans le cas de l'hypnose dite neutre, pour laisser le flux psychique se diriger librement vers des domaines oniriques, ceci ayant pour but, par exemple, de faciliter la recherche d'états de relaxation profondes jusqu'ici inexplorées. Si nous ajoutons à l'hypnose "neutre" un ingrédient, nous arrivons à la méditation. Celui-ci est l'auto-observation. Lorque l'attention interne est perspicacement et doucement dirigée vers un but déterminé, sa pulsion étend la juridiction de la conscience pour modifier sa topologie. La méditation clinique trouve des applications dans la régularisation des troubles psychosomatiques tels l'hypertension et certaines affections gastrointestinales et respiratoires. Quelles sont les propriétés retrouvées dans les états hypnotiques particulièrement bénéfiques pour la pratique clinique? En tout premier plan, la relaxation. La relaxation hypnotique est un phénomène multidimensionnel qui s'étend bien au-delà du relâchement musculaire et implique non seulement les frontières lointaines du système nerveux autonome, mais aussi bien toutes les représentations de l'anxiété dans la psyché. On pourrait qualifier l'hypnose d'agent relaxant non pharmacologique le plus puissant qui soit connu. Cette capacité à amener l'organisme à des états de relâchement vraisemblablement sans limites, peut s'appliquer à un grand éventail de troubles somatiques, psychosomatiques ou psychologiques, où l'anxiété retrouve un rôle étiologique ou favorisant. L'intensification et l'accès à l'imagerie, la capacité de moduler et de dissocier les sensations et les affects, l'ouverture dans les labyrinthes de la mémoire et la possibilité accrue daccéder au potentiel créatif de la personnalité peuvent apporter une influence synergique dans la pratique psychothérapique contemporaine. Dans le milieu de l'hôpital général, malgré la technologie de pointe, les mêmes appréhensions existent aujourd'hui qu'autrefois face aux aspects stressants de la situation. Le confort psychologique du patient hospitalisé est de toute importance non seulement pour des considérations humanitaires, mais aussi pour des raison ayant trait à l'influence que petit avoir le psychique sur les processus même de la maladie. Afin d'illustrer quelques principes relatifs à l'utilisation de l'hypnose dans le milieu hospitalier, je citerai le cas d'une patiente âgée de 58 ans, admise pour la première fois dans sa vie dans un hôpital afin de subir une biopsie et une bronchoscopie, suite à la découverte d'une ombre suspecte sur une radioscopie de routine. Sa famille appela le psychiatre, car le soir avant l'intervention, la patiente se trouvait agitée et anxieuse. Le psychiatre la trouva assise sur son lit essuyant ses lamies. Elle expliqua que le chirurgien lui avait décrit la procédure sommairement. Dans son imagination, elle voyait un énorme tube en acier froid, inséré dans sa gorge, et, elle, dans l'agonie de l'étouffement. En même temps, à un autre niveau de conscience, elle pouvait parler posément de son problème: "Docteur, je me doute bien que j'ai le cancer, ça fait trente ans que je fume. Mais de ce côté-là, je crois pouvoir en venir à bout." La procédure lui a été expliquée à nouveau, en détail, avec croquis à l'appui: le tube est flexible, et les bronches détendues laissent un espace plus qu'adéquat pour assurer le libre passage de l'air. "Ne serait-il pas préférable d'imaginer un état de relaxation profond, lequel assurerait une respiration confortable'?" Elle accepta l'idée d'un exercice hypnotique avec soulagement. Dans le milieu hospitalier, les inductions se font souvent différemment de celles faites en privé ou en secteur. Tenant compte de l'angoisse fréquente du patient hospitalisé, des inconforts ressentis et de l'environnement mouvementé, l'induction se fait souvent plus directement et rapidement et fait facilement usage de techniques mettant en oeuvre le toucher thérapeutique. Au cours de sa transe, elle trouva la possibilité de se libérer de la tyrannie imposée par son imagination: "Vous sentirez la présence du tube bronchoscopique et son cheminement progressif. En même temps votre gorge et vos conduits respiratoires se relaxeront automatiquement, de façon réflexe, et vous allez ressentir l'air aisément remplir vos poumons. Il se pourrait que vous vous trouviez tellement détendue que toute cette expérience puisse vous sembler se passer loin de votre corps." Le lendemain elle subit la bronchoscopie qui s'accomplit en un temps extrêmement court. Le tube s'inséra tellement facilement, il y eut si peu de réactions bronchiales que le chirurgien appela le psychiatre pour mieux comprendre les phénomènes impliqués. Interrogée, la patiente indiqua le fait qu'elle était restée consciente et qu'elle s'était sentie profondément détendue, tout en percevant le tube avancer dans sa poitrine; et comme si cela avait été un jeu, elle s'imagina que ce tube était un petit train cheminant dans un tunnel. Ce simple exercice, appliqué au bon moment, a pu contribuer à une expérience hospitalière positive, et a facilité une acceptation accrue des traitements ultérieurs. Un directeur d'une compagnie électronique revenait tard chez lui, après avoir participé à une séance de basket-ball. L'autoroute était glissante. Ses seuls souvenirs de l'accident furent les gyrophares, la remontée du ravin sur le brancard et la lentissime prise de conscience qu'il ne pouvait remuer ni bras ni jambes. Dans ce cauchemar quadriplégique, il ne pouvait bouger sa tête que d'un côté à l'autre. Une consultation psychiatrique est demandée trois semaines plus tard, durant la réadaptation, car ses progrès étaient trop lents. Sa motivation s'émoussait, s'accompagnant de troubles du sommeil et de l'appêtit. Cet homme de 45 ans parlait lucidement de son dilemme et amèrement de son avenir. Il voyait la catastrophe en face, la désintégration de ses visions professionnelles, la fin d'un ménage déjà problématique, une vie peuplée d'aides-soignants. Avec cela en perspective, pourquoi faire des efforts? Une réhabilitation optimale ne se fait pas en imaginant un avenir pessimiste. Dans une restructuration qui se fait entre la conscience du passé, du présent et du futur, le présent et le proche futur ont besoin de s'imposer pour prendre une position principale. Il consentit, malgré un certain scepticisme, à un essai d'expérience hypnotique. Les inductions doivent s'adapter aux cas particuliers. Continent guider un patient en état d'hypnose s'il ne peut bouger que la tête? La lévitation du bras est forcément exclue. Un doigt posé au milieu du front lui offre un point de focalisation de son attention. En synchronisant respiration et compte rythmique, l'état usuel de conscience se dégage du contexte extérieur pour s'acheminer vers un nouveau schéma psychique que l'on aura préalablement discuté avec le patient, permettant ainsi un relâchement de l'attente anxieuse et un but thérapeutique plus rapidement atteint. Durant les 10 sessions suivantes, la trajectoire de l'hypnothérapie toucha aux problèmes principaux de sa vie. A part les suggestions visant à améliorer son confort général, le travail se dirigea vers l'extension progressive de son acuité sensorielle et des frontières de ses sensations cutanées: ainsi put-il gager petit à petit du terrain Le thérapeute l'aida à moduler, disons même à sculpter sa transe, pour qu'elle puisse devenir porteuse de sentiments de paix interne, de tranquillité, d'acceptation de la situation doublée d'un vif désir d'émancipation. Dans la dynamique de la transe, les scénarii pessimistes qu'il avait créés ont pu ainsi lâcher prise. Le blocage de son cursus thérapeutique laissa la place à une motivation consistante et à un progrès permettant son éventuel retour à son domicile. L'hypnose au XLXème siècle, dans son enfance clinique, s'efforçait de neutraliser ou même de bannir les symptômes an moyen d'une stratégie de confrontation. Aujourd'hui, ces mêmes symptômes et les résistances qui les sous-tendent, sont appréciés dans le contexte de ce qui a été appelé l'écologie de l'esprit. Dans ce contexte, l'hypnothérapie se fonde sur un ensemble de techniques visant à intégrer les états modifiés de la conscience dans le milieu de la dynamique psychothérapique. Le cas suivant sert d'illustration à l'une des applications possibles de l'hypnose dans la pratique de la psychothérapie. Un organiste se présente en consultation pour raison d'états anxieux croissants au cours de ses performances. Depuis 3 mois, sa carrière le conduit à jouer dans une église. Il explique qu'il a subi une poussée d'angoisse au cours d'une pause, alors qu'il contemplait une rosace située dans les niveaux supérieurs de l'église. Depuis lors, son anxiété augmente à chaque performance, et il se trouve désormais incapable de jouer. Son tableau clinique ne révéla ni antécédent psychiatrique, ni étiologie organique. C'est lui qui émit en premier l'idée d'utiliser l'hypnose car toute tentative de retrouver une filière dans la genèse de son trouble avait échouée. Réceptif à une relaxation progressive, il développa rapidement tous les signes d'une transe profonde: visage placide, respiration lente, entrecoupée de longs intervalles, diminution de sa participation interactive. "Demandons à votre inconscient de bien vouloir nous fournir un rêve, un rêve qui aura trait à votre tension et à votre angoisse, qui nous l'expliquera ouvertement ou symboliquement. Ce rêve pourrait se produire maintenant ou, si cela est préférable, dans les jours à venir. Dans ce cas, demandons à votre mémoire de le conserver car ce rêve sera important. Gardons le silence pendant cinq minutes, quitte à ce que vous leviez le doigt sitôt votre expérience terminée." Remarquons la politesse prise pour s'adresser à l'inconscient qui, lui, n'apprécie ni les ordres, ni le manque de choix. Voici son rêve qui dure trois minutes: "Jétais petit, âgé de 6 ou 7 ans et je suis allé visiter une voisine que je ne connaissais pas bien, une vieille dame qui me gâtait. Elle m'a donné un gâteau puis s'est mise à chanter une chanson religieuse. J'ai trouvé ça étrange car je savais quelle ne chantait jamais. Sa voix de plus en plus forte faisait vibrer le lustre, puis tout le plafond. J'ai bouché mes oreilles et me suis caché sous la table." Par le chemin des associations, il retrouve soudain une expérience refoulée. A 5 ans, sa mère--la voisine dans le rêve--l'avait amené à une messe, sûrement, dit-il, une messe funéraire. Il y avait beaucoup de monde. Il s'accrochait à la main de sa mère afin d'échapper à son sentiment d'étouffement et d'angoisse. Il faisait chaud--bruyant dans le rêve--et il voulait s'enfuir tout en étant bloqué. Regardant en haut pour établir désespérément un contact visuel avec sa mère, il remarqua une rosace avant de s'évanouir. L'induction des rêves, la clarification des conflits, la remémoration du vécu, la maîtrise des situations anxiogènes, la restructuration des attitudes, le façonnement des réponses comportementales, l'entraînement à affronter des difficultés anticipées, l'ouverture à la créativité porteuse de solutions inattendues représentent des options viables pour l'utilisation de l'hypnose dans la psychothérapie. Ces techniques, toutefois, sont loin de s'appliquer universellement à toutes les situations psychothérapiques, mais peuvent être très profitables à certains patients qui manifestent un intérêt, une aptitude, voire un certain plaisir à explorer et à développer les états spéciaux de leur conscience au profit de leur bien-être. Il est évident que la science de l'hypnose a trouvé son berceau moderne en France. Comme beaucoup de sciences, elle a traversé des cycles d'intérêt vif, alternant avec des périodes apparentes d'oubli. Aujourd'hui, il semble qu'elle se stabilise et fasse l'objet d'applications de plus en plus nombreuses dans le champ des sciences humaines. Nous pouvons témoigner de son développement intensif dans le champ de l'hypnothérapie où elle se caractérise apr son innovation au niveau des méthodes d'induction et par la sophistication croissante des approches theoriques de cette science encore très jeune la recherche du problèrne ultime posé par la nature de la conscience humaine. Références bibliographiques
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